Question au gouvernement: la réforme des retraites

A l’Assemblée Nationale, le 15 février 2023, au Ministère Travail, plein emploi et insertion.

Voir sur le site de l’Assemblée Nationale

Texte de la question :

Ma question s’adresse à la Première ministre.

Il y a maintenant quinze jours, une élection législative partielle s’est tenue dans la première circonscription de Charente. Face à un candidat de votre majorité, j’ai proposé aux électrices et aux électeurs un référendum pour ou contre la retraite à 64 ans.

Madame Borne, en me voyant devant vous aujourd’hui, vous connaissez la réponse d’une partie des Français à cette question : c’est non !

Samedi 11 février, à Angoulême et dans de nombreuses villes de France, il y avait dans le cortège des femmes et des hommes qui contestaient votre réforme, des gens calmes, déterminés et dignes, exprimant une colère froide mais prête à exploser. Loin de s’affaiblir, le mouvement de contestation s’amplifie. Vous avez donc perdu la bataille de l’opinion. Les huit centrales de l’intersyndicale sont prêtes à durcir le mouvement en mettant la France à l’arrêt dès le 7 mars. Le compte à rebours a commencé.

Ici, dans cette assemblée, vous avez contraint le temps de débat afin de ne pas discuter du fond, à savoir le partage des richesses.

Vous vous targuez de ce que les riches placent leur argent en France. On les comprend : M. Macron, avec l’aide de votre gouvernement, multiplie les cadeaux fiscaux et vous leur permettez de se gaver comme jamais.

Cette réforme va contribuer à les gaver davantage, cela se sait et cela se voit. Pendant ce temps-là, en conséquence de vos choix politiques, le prix des aliments a explosé, comme ceux de l’énergie et du logement ; les pauvres sont de plus en plus pauvres ; les vols de nourriture se multiplient dans les magasins ; tous les indicateurs passent au rouge.

Madame la Première ministre, ma question est simple : par votre entêtement, allez-vous prendre la responsabilité de bloquer le pays, voire de provoquer une explosion sociale ?

Texte de la réponse de M. Olivier Dussopt, ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion.

Monsieur le député, avant de vous répondre, permettez-moi, comme l’a fait Thomas Mesnier le soir de votre élection, de vous adresser mes félicitations républicaines.

Dans le même message, je souhaite également transmettre à celui auquel vous succédez notre amitié et la reconnaissance de tous ses collègues pour le travail qu’il a effectué ici.

Vous dites qu’une élection législative partielle est un référendum, mais une telle affirmation ne me semble pas tout à fait à la hauteur de l’enjeu.

La Première ministre et moi-même assumons nos responsabilités : celle de garantir la pérennité du système de retraite par répartition, qui repose sur la solidarité intergénérationnelle, et celle de garantir le niveau des pensions pour les retraités. L’objectif de notre réforme est d’équilibrer le système – c’est le gage de sa pérennité – et de l’améliorer afin de mieux tenir compte des carrières longues et des métiers pénibles ; l’améliorer en revalorisant les petites pensions, celles des futurs retraités comme celles des retraités actuels ; l’améliorer pour que l’emploi des seniors soit enfin au rendez-vous.

Vous avez fait un parallèle entre la réforme des retraites et le pouvoir d’achat. Comme à l’instant Bruno Le Maire, je vous dis ceci : associez donc votre vote aux initiatives de la majorité pour aider les ménages à acheter du carburant, aidez la majorité à défendre le pouvoir d’achat des Français. Pourquoi ne pas avoir associé vos votes à la majorité lors du vote de la loi sur le pouvoir d’achat ?

Nous avons une chance incroyable : notre pays est celui qui résiste le mieux à l’inflation, qui protège le mieux le pouvoir d’achat de ses habitants et qui crée encore des emplois malgré la crise.

Nous obtenons ces résultats malgré l’opposition résolue de tous ceux qui vous entourent. Vous êtes député, désormais, essayez de faire aussi bien que votre prédécesseur !

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