Le sujet de l’eau en France c’est aussi beaucoup le sujet de notre consommation d’eau en bouteilles et de la réduction de notre utilisation du plastique. Pas évident dans un pays où plus de 9 milliards de litres d’eau sont consommés en bouteille chaque année.
Mais par quels moyens réduire notre dépendance aux bouteilles plastiques?
Les solutions sont multiples. Pour rappel, dans le rapport sur la gestion de l’eau présenté en juin dernier, René Pilato proposait notamment :
- L’instauration d’un moratoire sur l’ensemble des stockages prélevant dans les nappes phréatiques (Proposition n° 11)
- La mise en place aussi rapidement que possible de l’embouteillage en verre, à la charge des embouteilleurs et à la place des bouteilles en plastique. Il doit être mis fin à toute production d’eau en bouteille et il faut en parallèle tendre vers une qualité maximale de l’eau potable. (Proposition n° 19)
Dit autrement, pour réduire notre dépendance aux bouteilles plastiques les courbes entre la baisse de production de bouteilles d’eau et l’amélioration de la qualité de l’eau au robinet doivent se croiser au plus vite. L’objectif étant de mettre fin aux bouteilles plastiques d’ici 30 ans.
Mais quel est le point de vue des embouteilleurs sur la question? On peut bien imaginer qu’un tel projet n’est pas vu de la meilleure manière par une entreprise du secteur. Quels sont alors ses arguments pour continuer à produire et utiliser des bouteilles en plastique?
C’est avec ces questions en tête que nous avons visité cette semaine le site d’embouteillage de la source Jolival, qui fait sa propre commercialisation et fournit Cristalline (qui détient 50% des parts de marché en France).
Laurent Fouillet, directeur commercial de Source Alma, était notre hôte. L’accueil a été chaleureux et le débat passionnant.
Les arguments pour les bouteilles en plastique nous ont ainsi poussés à la réflexion. Certes, il faut réduire notre consommation de plastique, mais la consommation d’énergie pour fabriquer, collecter et recycler les bouteilles en verre n’est-elle pas trop grande? La soude, utilisée pour nettoyer les bouteilles en verre récupérées, n’est-elle pas trop polluante? Le plastique PET, constituant les bouteilles actuelles, n’est-il pas plus simple à recycler? La qualité de l’eau aussi, enjeu central et argument premier des embouteilleurs, n’est elle pas bien mieux assurée dans les sources d’eaux en bouteilles que dans l’eau courante des nappes phréatiques, de plus en plus polluées?
Toutes ces questions permettent de souligner qu’une transition doit être bien pensée et planifiée, au risque d’avoir des solutions pires que la situation de départ.
Ainsi avant d’arrêter les bouteilles en plastique il faut s’assurer que personne ne manque d’accès à une eau potable de qualité toute l’année. Cela passe par une lutte contre la pollution de l’eau et une gestion de réserves d’eau adaptée au changement climatique. Les canalisations d’eau doivent aussi être réparées et la consommation des particuliers et entreprises réduite.
Côté recyclage, effectivement, le plastique profite d’une technologie déjà éprouvée. Mais il faut toujours 4 bouteilles pour en faire 3, et pour 1 bouteille qui est recyclée, combien sont perdues dans la nature? En 2018 seule la moitié des 25 millions de bouteilles jetées quotidiennement étaient recyclées. En face, si le recyclage des bouteilles en verre est freiné parce qu’il demande plus d’énergie alors il doit évoluer vers l’utilisation d’énergies vertes ou qui émettent peu de CO2… Par chance, c’est déjà le cas en France.
Encore merci à Laurent Fouillet pour son accueil. Depuis son élection René Pilato a grandement développé son expertise sur le sujet de plus en plus critique de la gestion de l’eau en France. Cette visite s’insère directement dans cet effort de réflexion autour du sujet.
Parce que l’accès à une eau de qualité est un droit pour tous et une condition sine qua non de notre survie et de la protection de l’environnement, vous pouvez compter sur votre député pour continuer sans relâche son travail dans cette direction.
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